Philippe Verdier : « La météo, c’est aussi l’information la plus vérifiable d’où sa complexité attrayante »

Philppe Verdier présente la météo sur BFM TV. Faisons sa connaissance et découvrons les rouages de la préparation des bulletins météo…

Philippe Verdier, mis à part le fait que vous êtes le Monsieur Météo de BFM TV, on vous connaît peu… Pouvez-vous vous présenter, notamment au travers de votre formation et de votre parcours ?

Journaliste spécialisé en météo et développement durable. Cela s’est fait étape par étape avec un passage formateur à La Chaîne Météo où j’ai pu faire mes armes sur le direct et un grand nombre de situations météo. Quand on s’intéresse à la météo, les questions de changement climatique, développement durable se situent dans la perspective. J’ai aussi longtemps présenté la météo de TV5, RFI, Europe1 puis sur RMC et BFM.

Qu’est ce qui vous a orienté dans cette voie du journalisme, et plus particulièrement la météo ?

Je suis attiré par ce métier depuis toujours et j’aime faire partager l’information au plus grand nombre. Naturellement, la météo est une thématique universelle et permanente. C’est aussi l’information la plus vérifiable d’où sa complexité attrayante.

Quels autres métiers auriez-vous aimé exercer ?

Réalisateur, romancier. Je n’ai pas dit mon dernier mot.

Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre BFM TV ?

Une direction ambitieuse, visionnaire et respectueuse du public. Le direct naturellement. Malgré les grandes qualités de mes confrères des grandes chaînes historiques, je suis scandalisé que les bulletins météo du soir soient enregistrés trois heures avant.

Sur BFM TV, la météo c’est : des bulletins réguliers, des présentateurs, des images satellites et des cartes bien renseignées… La météo de l’information a part entière sur la chaîne ?

J’en reviens à l’évidence du direct pour la météo. L’atmosphère est turbulente. Nous attachons un soin particulier à diffuser les dernières images satellites disponibles. Meteosat nous montre avec précision l’état de l’atmosphère toutes les 15 minutes. Sur BFM TV nous décrivons la situation météo en direct avant de détailler les prévisions.

La météo, ce sont des ouvertures et des réactions à toute l’actualité avec des expertises. Nous avons été particulièrement pointus lors du cyclone Nargis qui a ravagé la Birmanie.

Vos bulletins sont souvent enrichis d’images de phénomènes climatiques (inondations, tornades…), de comparaison de températures, ou de cumul de pluie… Peut-on y voir là un signe de l’importance qu’ont prises les problématiques liées au réchauffement climatiques dans l’opinion publique ?

Absolument, avec Sandra Larue nous avons l’expérience et l’expertise des situations. Face aux informations nombreuses et compliquées sur la météo et le climat, nous apprécions la pertinence des médias anglo-saxons en la matière.

Cet intérêt du public pour la météo en général, qu’est-ce que cela vous inspire ?

Le changement climatique exigera clarté, expertise et réactivité. La tendance d’une météo uniquement basée sur le fun sera rapidement un souvenir.

Evoquons un peu plus votre métier en lui-même. A quoi ressemble votre travail et comment se déroule l’une de vos journées à BFM TV ?

Elaboration des cartes, entretien avec Météo France, j’enrichis mes bulletins avec d’autres sources fiables sur Internet, puis les directs se succèdent avec un rafraichissement permanent des données météo. De 5h30 au début d’après-midi, je ne sens pas le temps passé. Sandra Larue prend ensuite la relève jusqu’à minuit. BFM TV est la seule chaine à proposer toutes ses météos en direct de 6 heures à minuit.

En tant que « Monsieur Météo », comment appréhendez-vous le glissement de la présentation des bulletins, sur certaines chaînes de télévision, vers de « l’infotainment » (contraction d’information et entertainment) avec Miss et Mister météo…. qui peuvent éclipser les cartes ?

Cette tendance appartient soit à une époque de l’audiovisuel, soit à l’image de certaines chaînes comme Canal. En revanche, M6 témoigne du renversement progressif de cette tendance.

Dans « Première Edition », ce n’est pas sans humour que vous délivrez le bulletin, bien aidé par Christophe Delay… Espérez-vous installer un certain style à l’image de Patrice Drevet avec ses jeux de mots, ou de feu Alain Gillot-Pétré ? Ce dernier a-t-il eu une influence sur vous pour vos prestations ?

Je n’ai pas trop connu Gillot-Pétré . Nous avons quelques fois skié ensemble avec Patrice . BFM TV a un ton libre. L’info reste primordiale. J’apprécie beaucoup l’esprit vif de Première Edition. Christophe Delay , que j’avais déjà côtoyé à la radio possède cette capacité de tenir l’info et d’improviser en permanence. Nous ne voulons pas nous enfermer dans des codes ou un style. Nous partageons cette envie d’inventer notre manière de présenter chaque matin.

Quels sont vos projets ?

Après avoir couvert à Bali, la conférence sur le Climat, je veux davantage m’impliquer sur cette question. Nous aurons besoin de mieux comprendre les enjeux dans peu de temps.

Finissons par quelques prévisions météo… l’été 2007 fut pourri sur une bonne partie de la France. Qu’en sera-t-il pour l’été 2008 qui se profile ? Où peut-on espérer poser sa serviette sans se prendre une goutte ?

Je suis expert en information météorologique pas météorologue. Je ne fournis qu’une synthèse de plusieurs sources scientifiques. J’ai plutôt envie de croire à la prévision saisonnière du MetOffice (service météo anglais) qui annonce un été chaud. Avec de la sécheresse au sud, des pluies orageuses au nord.

Merci Philippe pour ce bulletin sans nuages!

 

Propos recueillis par Damien D.

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