Annabelle Baudin : « Les 16-30 ans ont envie de savoir qui sont les hommes et les femmes au service de notre avenir »

Annabelle Baudin accueille Franck Riester

MCE (ma chaine étudiante) vient d’inaugurer une nouvelle formule de son émission politique Les politiques face aux jeunes présentée par Annabelle Baudin et Ludovic Place. Entre débats et interview intimiste, les hommes et les femmes politiques se livrent sur l’actualité comme sur leur personnalité.

Annabelle, quel est le concept de l’émission ?

Les politiques face aux jeunes est un programme de 52 min diffusé sur MCE. Cette émission a vocation à intéresser les jeunes à la politique, à la vie publique. Tous les mois, nous recevons un homme ou une femme politique sur le plateau. La première partie de l’émission que j’anime avec Ludovic Place tourne autour d’un débat sur des thèmes d’actualités, avec un panel d’étudiants. Ce panel est constitué des membres associatifs, de syndicats d’étudiants… De plus un chroniqueur réalise un portait vidéo décalé de notre invité sans langue de bois, le tout dans une ambiance détendue et sympathique. Dans la seconde partie de l’émission, je réalise une interview intimiste de l’invité. Il s’agit de découvrir sa personnalité. Qui est donc l’homme ou la femme derrière le politique ? J’ai le sentiment que nous avons une image assez sclérosée des politiques alors qu’ils ont un passé, une enfance, un parcours singulier, une adolescence, un chemin de vie, des passions autres et des engagements multiples. La génération Y est désireuse de savoir qui sont les hommes et les femmes au service de leur avenir. Dans la première émission, nous avons reçu Franck Riester. Nous avons enregistré le deuxième numéro avec la ministre de la jeunesse et des sports Valérie Fourneyron.

Si l’émission a pour vocation à intéresser les jeunes à la politique, vise t-elle aussi à ce que les politiques s’intéressent aux jeunes ?

Évidemment ! Cette émission permet l’intéractivité, l’échange, le partage. Il y a une vraie rencontre entre les jeunes et l’invité. Pour la préparation de l’émission, nous proposons des thématiques aux associations et aux syndicats étudiants, qui les diffusent. Ils nous envoient alors des jeunes qui ont des questions à poser sur ces thématiques. Ils arrivent avec leurs questions, leurs inquiétudes, leurs attentes, leur colère aussi, en toute liberté. Du côté des politiques, ceux qui répondent à notre invitation font une vraie démarche vers les jeunes, et ça c’est important.

Vous proposez une interview intimiste à votre invité. N’est-ce pas compliqué de réaliser cet exercice avec des politique ?

C’est le challenge, un nouvel exercice et c’est justement ce point précis qui me plait dans ce métier…On ne cesse jamais d’apprendre ! Et c’est très intéressant pour moi. Les invités arrivent avec des appréhensions, un masque parfois et des éléments de langage… Mais j’ai à cœur de travailler avec bienveillance et intégrité et ils se prêtent rapidement au jeu. Je ne suis pas là pour prendre partie mais pour les questionner, pour qu’ils se révèlent. Un homme ou une femme politique doit véhiculer des idées, transmettre quelque chose. S’ils peuvent susciter des vocations, offrir un autre regard sur certains sujets, une autre vision de la chose publique, c’est que j’ai bien fait mon travail. L’idée est aussi de montrer qu’ils n’ont pas tous fait l’ENA ou sciences po. On peut faire de la politique sans passer par ces écoles. En outre, ils reviennent sur leurs parcours, s’expriment librement à propos des milieux dans lesquels ils ont grandi et évolué. Ils parlent de leur parents, de leur famille … Cela pose tout de suite les choses très différemment. Ils nous disent quels adolescents ils étaient. A cette question, Valérie Founeyron, nous a raconté qu’elle était une ado très rebelle : sur son carnet de notes, il y avait écrit « Elève turbulente ». Aujourd’hui elle en plaisante librement ! Cela ne l’a pas empêchée de mener une carrière politique. Ce qui m’intéresse c’est le regard que l’on pose sur l’homme ou la femme. Là, ce sont des politiques, cependant s’il s’agissait d’ écrivains, de musiciens… La démarche serait la même. C’est un exercice qui demande beaucoup de générosité de leur part. L’interview intimiste n’est donc pas une interview politique à proprement parler.

« Attendre tranquillement que les choses viennent à vous, dans ce métier…c’est être un vrai Don Quichotte ! »

Des jeux, des émissions culinaires… et maintenant, on vous retrouve pour une émission politique. qu’est-ce qui vous y a mené ?

L’année dernière, j’ai co-animé un numéro de « Les politiques face aux jeunes ». Nous avions reçu Arnaud Montebourg. J’ai passé un excellent moment et je me suis sentie à ma place. J’ai à coeur de faire mon métier de journaliste. Après cette émission, j’ai contacté son rédacteur-en-chef pour en savoir plus sur l’avenir de ce programme et ses possibilités. J’ai alors proposé un concept plus intimiste, élaboré un conducteur, et après de nombreuses réunions la nouvelle formule est née ! Il faudra du temps pour que l’émission s’installe, mais c’est important de faire ce genre de démarche. Attendre tranquillement que les choses viennent à vous, dans ce métier…c’est être un vrai Don Quichotte !

Quel est votre état d’esprit ? Quelles sont vos attentes avec ce programme ?

Je suis ravie ! Il y a énormément de boulot encore mais je suis très heureuse. MCE m’a donnée cette chance. J’aspire à m’améliorer encore et toujours mais ça, cela ne changera pas. Si je peux faire passer des choses à travers mon travail, j’en suis contente.
Merci Annabelle !

par Damien D.