Claire-Elisabeth Beaufort : « L’écriture du journal ou d’un sujet est ce qui me plait le plus »

Claire-Elisabeth Beaufort au JT de Canal+
Claire-Elisabeth Beaufort au JT de Canal+

Sur les antennes d’i>TELE mais aussi de Canal + , on a le plaisir de retrouver régulièrement Claire-Elisabeth Beaufort,< journaliste et présentatrice des J.T (entre 10h -11h30 et 15h-17h30 sur i>TELE). Intéressons-nous à celle qui vit l’aventure i>TElE depuis son lancement en 1999.

Faisons plus ample connaissance, qui êtes vous ? Quelle a été votre formation et votre parcours professionnel ?

Je suis une littéraire qui s’est retrouvée dans l’information « news » un peu par hasard et qui y a pris goût.
Ma formation est « classique » : licence de lettres modernes à la Sorbonne suivie du CFPJ. J’ai vraiment commencé à exercer ce métier en 1997, au sein d’une petite chaîne locale, où je faisais du reportage. L’expérience a duré 2 ans, et elle a été très formatrice.
En 99, j’étais embauchée pour le lancement d’I-Télé.

Qu’est-ce qui vous a orienté vers le journalisme : est-ce une vocation, un métier qui vous faisait rêver étant enfant… ?

C’est raconter, rapporter des faits qui m’a toujours motivée. J’ai toujours beaucoup lu, et aimé raconter des histoires, synthétiser…du coup, écrire de la manière la plus compréhensible ce qui se passe dans le monde est un vrai défi. L’écriture du journal ou d’un sujet est ce qui me plait le plus. Trouver le mot juste, l’adjectif qui colle le mieux à une situation.

Quel autre métier auriez vous voulu faire ?

Je ne vois pas..

Vous présentez les infos sur I-Télé, et sur Canal+ pour des remplacements aussi bien au JT qu’à la matinale, comment faite-vous pour vous adapter à ces divers formats de présentation, autant du côté professionnel que du côté humain ?

L’exercice est le même au final, quel que soit le programme. La durée du journal diffère souvent (le journal du soir est plus long par exemple) mais cela ne change rien sur le fond. Il faut parfois travailler la forme, pour mieux s’intégrer à une émission, avec une écriture plus dynamique voir des jeux de mots, notamment sur canal. Quant au rythme, il est difficile à prendre sur la Matinale, car le réveil sonne à ..3 h.. Cela demande une vraie discipline, une hygiène de vie très stricte.

Pouvez-vous nous décrire à quoi ressemble une de vos journées de travail classique à I-Télé, et comment tout cela se déroule ?

Si je dois prendre l’antenne à 10h, je vais arriver vers 7 h, le temps de lire la presse, de visionner les sujets que nous allons diffuser, puis d’aller au maquillage et à la coiffure (impossible d’y échapper). Tout au long de la journée, je vais réactualiser mes textes, et réécrire l’information en fonction de l’actualité (qui change en permanence) !

Claire-Elisabeth, malgré votre talent qui n’est plus a démontrer par vos multiples postes occupés (JT de Canal, La Matinale, JT I-Télé…. « 1h30 chrono »…), on est surpris de ne pas vous voir plus souvent ou de ne pas vous voir présenter votre propre émission… et ce en dépit de votre participation à l’aventure i>TELE depuis le début…
Pouvez-vous nous apporter quelques éléments de réponse sur ce qui reste pour nous un « mystère » ?

Je vais essayer de percer ce mystère, qui n’en est pas un pour moi. A vous lire, j’ai l’impression d’être sous exploitée depuis 8 ans !! J’ai au contraire l’impression d’avoir fait des tonnes de choses. La présentation des infos le week-end sur canal, de nombreuses éditions spéciales pendant la guerre en Irak, des directs depuis Budapest au moment de l’élargissement de l’union, une émission hebdomadaire qui revenait sur l’actualité de la semaine, les remplacements sur canal… Maintenant, il est vrai que la politique de la chaîne n’est pas la même qu’au début.. chaque rôle est plus cloisonné, les présentateurs partent moins sur le terrain et plusieurs émissions ont été supprimées. Il est vrai que l’on n’est plus dans la logique du « tout est possible ». C’est aussi certainement pour une meilleure cohérence à l’antenne. Ce qui concerne tous les journalistes !

Vous officiez sur I-Télé depuis le début (1999), c’est plutôt rare une telle fidélité en télé de nos jours, quel est votre secret ?

Pas de secret, juste le sentiment de faire partie d’une chaîne que j’aime et que j’ai vu grandir. Le jour où je ne me sentirai plus à ma place, je pense que je partirai. Mais on n’en est pas là. Et il ne faut pas oublier qu’une chaîne info est un outil incroyable quand on aime l’info et le direct, pas facile de trouver l’équivalent ailleurs.

Vous avez grandi avec la chaîne, comment avez-vous vécu son développement, et l’arrivée sur la TNT ?

Très bien, sans pression particulière. Mais je pense que nous avions tous conscience qu’il fallait rester le plus professionnel possible, vu que l’on touchait un public plus large. C’était aussi la démonstration que I-Télé avait gagné sa place en tant que chaîne info crédible et originale !

Sur i>TELE, les derniers mois ont été sujets à des actions syndicales, et des rumeurs de fusion avec LCI par exemple… Dans quelles directions s’oriente la chaîne désormais ?

Si je le savais !! Les rumeurs les plus folles concernant I-Télé courent depuis 99, alors maintenant… Et je ne suis pas sûre que les journalistes seront les premiers avertis..

Outre votre regard, une autre chose qu’on remarque chez vous est votre propension au fous rires… Encore une énigme à résoudre… Que se passe-t il donc dans les studios, il se raconte des blagues ?

Oui, parfois, quand la régie est en forme, ou alors très fatiguée (ce qui vaut pour moi). Après plusieurs journaux, ou plusieurs heures d’antenne, c’est très facile de partir dans un fou rire. On communique avec les techniciens via un petit bouton sur le plateau, et les blagues arrivent dans l’oreillette…

Qu’aimez-vous dans votre métier, et n’aimez pas ?

J’aime les belles images, le direct, l’écriture, l’improvisation et surtout l’interview, qui est certainement l’exercice le plus difficile…

Je n’aime pas le côté paillettes qui peut parfois toucher le milieu de la télé. L’exposition à l’antenne n’est pas toujours bénéfique, loin de là.

Quelle est votre conception du journalisme ?

Rendre compte le plus simplement possible et vérifier au maximum ses informations.

Quels sont vos sujets de prédilection ?

Société, culture, international.

Quels sont vos projets, ou quelles sont les orientations que vous souhaitez donner à votre carrière ?

Mon seul projet est de continuer à apprendre, et surtout à m’amuser.
Un grand merci Claire-Elisabeth pour cet intéressant échange !

par Damien D.

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